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Salaires des fonctionnaires : profond désaccord

Salaires des fonctionnaires : syndicats et gouvernement en profond désaccord

 

 

Le gouvernement a refusé d'accorder aux fonctionnaires des hausses générales supplémentaires de salaires, au grand dam des syndicats, tout en faisant des gestes sur les basses rémunérations ou les primes individuelles, lors d'une négociation salariale "conclusive" le 3 juillet 2008.

Cette négociation, qui fixe la politique salariale du gouvernement sur trois ans (2009-2011), lui permet de prévoir ses dépenses de personnel dans le cadre du budget pluriannuel qu'il doit présenter à la fin de l'été. Il dit disposer de près de 1,4 milliard d'euros sur trois ans grâce aux économies liées au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Cette réunion, présentée comme "conclusive", n'aboutira toutefois pas à un accord formel avec les organisations syndicales, selon le ministère, et des rencontres annuelles pourront permettre de procéder à des ajustements.

A l'ouverture de la séance, le ministre du Budget et de la fonction publique Eric Woerth a remis aux syndicats un nouveau document s'en tenant aux augmentations générales annoncées lors d'une première rencontre le 24 juin. Le point d'indice, base de calcul des salaires, serait augmenté d'au moins +0,8% en 2009 (+0,5% en juillet et +0,3% en octobre), puis de +0,5% aux 1er juillet 2010 et 1er juillet 2011.

En 2008, le point d'indice avait été revalorisé de +0,8%, alimentant le mécontentement des syndicats qui comparent cette hausse à l'inflation (3,2% en 2008 selon l'Insee). Une hausse de 1% du point représentait 840 millions d'euros pour l'Etat en 2007. Eric Woerth a en revanche fait des gestes sur les plus bas salaires des 5,2 millions de fonctionnaires, qui seront revalorisés rétroactivement dès le 1er juillet au lieu du 1er octobre, soit en même temps que le Smic.

Par ailleurs, la Gipa (garantie individuelle de maintien du pouvoir d'achat), un mécanisme qui permet de verser une prime aux agents ayant perdu du pouvoir d'achat sur une période donnée en comparant leur traitement indiciaire (ancienneté et point d'indice) avec l'inflation, sera étendue. Initialement prévue pour tous en 2008 (pour compenser les pertes sur 2003-2007), puis pour une partie seulement des agents en 2009 et 2010, elle sera finalement généralisée en 2009 (pour 2004-2008). Ces mesures ont été très fraîchement accueillies par les fédérations syndicales, qui dénoncent à la fois la méthode du gouvernement et l'insuffisance des augmentations générales.

Dans une déclaration commune lue en début de réunion, six d'entre elles (FSU, CGT, CFDT, Solidaires, CFE-CGC, CFTC) "exigent que l'on se donne le temps nécessaire pour véritablement négocier, ce qui signifie que la réunion de ce jour ne peut a priori être considérée comme ‘conclusive’". "Ce ne sont pas des propositions recevables pour une négociation sur les salaires" et "nous continuons à penser que la mesure essentielle se fait autour de la valeur du point", a déclaré Jean-Marc Canon (CGT).
Brigitte Jumel (CFDT) a jugé que les propositions ne permettent "pas d'envisager sereinement le reste du débat". Gérard Aschieri (FSU) a remarqué que le point d'indice avait déjà perdu "10% entre 2000 et 2008", s'interrogeant sur une "caricature ou parodie de négociation".

Pour FO, la généralisation de la Gipa en 2009 est "un aveu que la revalorisation du point d'indice n'est pas suffisante, la Gipa, c'est la roue de secours". Tous réclament d'abord de nouvelles revalorisations pour 2008 à l'image de Bernard Sagez (CFTC) : "Le ministre ne peut pas ne pas faire un effort significatif en 2008".

Avec l'AFP



17/07/2008

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